» Un millésime 2050 ! «
Vous reprendrez bien un peu de ce Bordeaux 2050 ? que cache ce vin rouge, sombre dans sa drôle de bouteille ? Une fiction, une bataille d’experts, des cépages oubliés remis au goût du jour, des cultivars venus d’ailleurs ? Quel sera ce vin ? Le voici pourtant, ce millésime du futur. Voilà le pari un peu fou de l’Association des journalistes de l’environnement (AJE). A force d’écrire et de parler du changement climatique, à force de gloser sur le réchauffement et son cortège de catastrophes annoncées, de COP en COP, nous avons voulu toucher la réalité de 2050, à mi chemin de l’autre siècle. C’est le défi que nous avons relevé, grâce à Pascal Chatonnet, viticulteur renommé du Bordelais, expert parmi les experts, qui a joué le jeu œnologique dans son labo.
Ce vin est donc là, dans son flacon futuriste, élévé dans les conditions de ce que pourrait être le climat aquitain de 2050 (+2 degrés probablement, alors qu’en Nouvelle-Aquitaine nous frôlons déjà le seuil de +1,5°C). Ce n’est pas une vue de l’esprit, mais bien une tentative de se projeter dans un avenir proche, mais tellement incertain. Vous voilà bien prêts. Vous voilà bine prétentieux, direz-vous. Et vous aurez raison. Qu’importe ! Quelques-unes des 400 bouteilles produites par Pascal Chatonnet traverseront le siècle. Notre pari n’est pas si fou. Il vise à faire comprendre que rien ne sera plus pareil, que tout va très vite, que le changement n’est pas du goutte-à-goutte.
Que faire alors ? Tant de choses sont à notre portée mais il en est une plus simple que les autres : se convaincre de la réalité du changement climatique. Dès lors, tout est possible ! Ce qui va arriver est déjà là ! Ce n’est pas une raison pour ne pas boire à notre santé.
Yves Leers
Auteur spécialiste de l’environnement