Ténérife : le nouvel engouement

Les Canaries fortes de ses sept îles s’ourlent de plages au sable noir sous un soleil omniprésent. Plus que jamais l’occasion d’une escapade charmeuse de découverte ou de redécouverte de Ténérife, la plus grande île de cet archipel canarien.

Il s’agit certes, pour beaucoup, d’une redécouverte car les innombrables plages cantonnées dans le sud ont rencontré voilà plus d’un demi siècle un fort engouement induisant d’importantes stations balnéaires via la construction d’une hôtellerie effrénée, Playa de Las Americas en tête. Une clientèle essentiellement anglaise, attirée par les facilités du « all inclusive » et quelque peu boudée par les Français peu séduits par ces temples du tourisme de masse où hôtels à forte capacité, animations et sports font florès.

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Cependant, avec la mode des séjours plus courts, de l’individualisme revendiqué, d’une soif de culture, d’un attrait plus important pour des prestations haut de gamme ou écologiques, cette clientèle francophone change d’avis d’autant que ce faisant, Ténérife évolue : elle rénove ses hôtels anciens, chouchoute son environnement, se dote d’infrastructures plus élégantes et plus calmes… Son offre nautique, elle aussi, s’étoffe et se peaufine : plongée sous-marine, pêche au gros, croisières safaris en quête de dauphins et baleines qui évoluent dans ses eaux immédiatement très profondes… mais aussi randonnée grâce à un réseau de sentiers super balisés et -mode oblige- pas moins de 9 golfs assortis de splendides parcours. Suivant l’air du temps, elle entend aussi séduire par la mise en valeur de ces trésors culturels ?

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C’est d’autant plus facile que, du nord au sud, elle ne compte que 80 km. Au nord justement, située à flanc de volcan, on peut admirer l’église furieusement baroque de la Orotava. Le site fondé en 1505 se couvre de demeures de style andalou et portugais. On y distingue de drôles de balcons fermés en bois de pin canadien. L’intérieur des terres regorge d’ailleurs d’un tas de villages qui ont en commun un charme délicieusement désuet tandis qu’en bordure de mer se nichent de minuscules ports de pêche encore authentiques comme celui d’El Abrigo. On y déguste d’excellents poissons arrosés du vin local sur de mignonnes terrasses ombragées de lauriers roses et de bougainvilliers. Garachico en revanche illustre le premier grand port de l’île.

Enseveli par une coulée de lave en 1706, on y voit de nos jours de délicieuses piscines volcaniques naturelles. La Laguna, l’ancienne capitale de Ténérife, offre quant à elle un très bel exemple de l’architecture coloniale espagnole du XVIe siècle. Classée au Patrimoine mondial de l’Humanité, c’est elle qui a inspiré une bonne partie de l’architecture des villes d’Amérique centrale fondées par les intrépides immigrés canariens.

La gastronomie

Les légumes et surtout les «papas» (pommes de terre) sont les bases d’une gastronomie parfumée d’herbes, rustique et goûteuse. Les autochtones mangent tous les jours ces «papas» accompagnées de l’inévitable «mojo», une sauce verte ou rouge. Le mojo vert est à base de coriandre, le mojo rouge, plutôt réservé aux viandes, utilise un piment rouge appelé aux Canaries «pimienta picon». Les amateurs de poisson frais sont à la fête ! Vieille, sardine, mérou, perche, maquereau, thon, chinchard et seiches abondent. La «cazuela» (sorte de bouillabaisse) reste le plat le plus célèbre de l’archipel. Dans les villages sur les flancs du Teide, on se régale de viande de cabri. En dessert, on savoure les spécialités : les «huevos mole», mousse à base d’œufs, et le «frangollo», une onctueuse crème aux différents parfums.

Les vins de Ténérife

Âpres et sucrés à la fois, les vins reflètent tout autant les caractéristiques des sols volcaniques sur lesquels poussent les vignes que les excellentes conditions climatiques de l’île. On y dénombre 5 appellations d’origine contrôlée (Ycoden-Daute-Isora, Tacoronte-Acentejo, Abona, la Vallée de La Orotova et la Vallée de Güimar).

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