Confessions Gourmandes : Jean Michel Cohen

Nutritionniste réputé et mondialement connu, le Docteur Jean-Michel Cohen a déjà publié de nombreux best-sellers dont « Osez la gourmandise », « Savoir maigrir », « 250 aliments anti-minceur », « Le grand mensonge » et tout récemment « J’ai décidé de maigrir ». Parfois contesté et même jalousé par ses pairs pour son franc-parler, Jean-Michel Cohen omniprésent dans les médias, chroniqueur à Canal + et Europe 1, nous promet que l’on peut perdre 5 kg en douceur en 1 mois sans avoir faim, en évitant l’effet yoyo. Marié, père de 3 filles, J-M.C. l’avoue sans état d’âme : son amour de la table et du bien manger lui vaut une surcharge pondérale, mais promis juré en suivant scrupuleusement les préceptes de son récent ouvrage, il devrait retrouver au plus tôt sa ligne de jeune homme…

wermusPaul Wermus : Quels sont vos premiers souvenirs gourmands ?


Jean-Michel Cohen : Dans une auberge de Barbison, où mes parents commandaient régulièrement des coquilles Saint-Jacques à la crème.


P.W. : Est-ce grâce à votre mère que vous êtes aussi gourmet ?


J-M-C : Chaque repas familial dans notre appartement de Clichy est un vrai régal. Une cuisine variée qui allait du ragoût de pommes de terre, au sauté de poulet en passant par le feuilleté de saumon.


P.W. : Que gardez-vous comme souvenir de votre petite enfance à Oran ?


J-M-C :  Nous prenions souvent nos repas dans la rue ou à la plage. Nous achetions dans de petites échoppes de la rate farcie, des merguez ou des brochettes de bœuf.


P.W. : Vous voici bien plus tard, médecin stagiaire à l’hôpital Bichat…


J-M-C : Je n’allais jamais prendre mes repas à la cantine mais au bistrot du coin pour sa fameuse omelette au fromage.


P.W. : Quelles sont les adresses que vous fréquentez de préférence ?


J-M-C :  « Le Murat », Porte d’Auteuil pour son espace et son décor ; « Jamyro », rue Baillard, un restaurant thaïlandais ou l’on déguste la meilleure « loloun » (bol de riz agrémenté de légumes et de viande) ; « Le Derrière », rue des Gravilliers, pour son gratin dauphinois, son filet de bœuf mais aussi son ambiance ; « Iannello », un italien Boulevard Exelmans, pour son escalope au citron ; « Le San Francisco » juste à coté de la Maison de la Radio pour son « vitello » (mélange de veau, de thon et de mayonnaise).


P.W. : Fréquentez-vous les établissements étoilés ?


J-M-C :  Cela m’arrive exceptionnellement. A commencer par « Le Violon d’Ingres », rue Saint-Dominique, restaurant gastronomique de Christian Constant, ou je choisis de préférence le bar en ravigote; Jean François Piège et sa « Petite Salle » au-dessus de la « Brasserie Thoumieux », je vous conseille son étonnante soupe de foie gras; Thierry Marx, « Le Mandarin Oriental » donne toute sa place aux épices, sans oublier Eric Fréchon du « Bristol » pour sa poularde en vessie.


P.W. : Etes-vous sucré ?


J-M-C : Je n’ai pas une prédilection pour les desserts, à l’exception du millefeuille, du baba ou des profiteroles au chocolat : contrairement à ce qu’on pense, ils ne sont pas hyper caloriques.


P.W. : Un conseil diététique : que faut-il éviter de prendre au restaurant ?


J-M-C : Oublier le pain et le beurre avant de passer à table, renoncer au boudin, mais surtout un gâteau comme l’Opéra que je qualifie d’assassinat culinaire !


P.W. : Vous ne vous interdisez pas le vin ?


J-M-C : Bien au contraire, mais je suis essentiellement Bordeaux avec mon cru de prédilection : « Baron Pichon Longueville ». J’apprécie les vins du Languedoc, ou bien encore le « Tursan » un cru des Landes. En revanche, j’évite les vins américains trop boisés. PS : au déjeuner je ne bois que de l’eau !


P.W. : Vous êtes sur une île déserte : qu’emportez-vous ?


J-M-C : Une baguette artisanale, des œufs de saumon et de la viande de grison.


P.W. : Quels sont les mets que vous détestez ?


J-M-C : Ne me servez jamais de la langue de bœuf ou de la cervelle. Malgré mes origines, j’évite le couscous. Je ne suis pas fan de la soupe de légumes alors que j’adore le potage de carottes au cumin. Au restaurant, j’ai horreur que le Maître d’Hôtel me fasse la conversation en permanence. Enfin, ce qui m’énerve, ce sont ces bistrots qui trichent sur l’addition en vous comptant 4 apéros alors que vous n’en avez bu que deux !


P.W. : Etes-vous toujours au régime ?


J-M-C :  1 mètre 80 pour 88 kg, j’en ai encore 5 de trop ! Il me faudra bien un mois pour les perdre, alors que ma femme et mes filles sont toutes minces !


P.W. : Pour quels plats vendriez-vous votre âme au diable ?


J-M-C : Le ris de veau sous toutes ses formes ! Grillé, croquant, en escalope, à la crème, en vol au vent, aux morilles et même aux truffes.


P.W. : Les Français croient de moins en moins aux régimes miracles…


J-M-C : Ducan, Montignac, Atkins sont à l’origine d’une désaffection du public pour ces régimes trop souvent inefficaces voire dangereux.


P.W. : Alors que proposez-vous… Détenez-vous la solution ?


J-M-C : Un régime aux effets durables, sans danger pour l’organisme qui vous fait 3 à 5 kg en un mois. Je propose la formule « 2 repas plus un encas », supprimer le petit-déjeuner c’est possible, se passer de déjeuner, faisable si on le remplace par une collation savamment étudiée. Enfin une nouveauté : j’intègre dans mon régime le jeune de 16 heures intermittent, un jeune conçu comme un « joker minceur ».


P.W. : Quels sont les aliments que vous conseillez ?


J-M-C :  Le chou, le fromage blanc à 0% ou la dinde ne vous feront pas prendre un gramme. En revanche, éviter à tout prix les barres chocolatées ! J’ai mis au point le premier régime 100% efficace, 100% durable. En dehors des solutions chirurgicales, la seule manière de perdre du poids c’est de modifier son alimentation.


P.W. : Quel est votre ennemi n°1 ?


J-M-C : Le sucre est un véritable danger car il stimule le facteur de croissance des cellules cancéreuses.


P.W. :Qu’avez-vous contre toutes ces émissions culinaires ?


J-M-C :  Elles sont à la fois vulgaires, inutiles, pas franchement diététiques, le rôle du cuisinier est d’être devant ses fourneaux, et non pas dans les studios !


P.W. : Vous avez un côté philosophe ?


J-M.C. : J’ai une devise : « la vie est une maladie transmissible et totalement incurable ».

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